L’idée de ce premier court voyage en bikepacking était de relier ma maison à Turtmann en Suisse, dans les Alpes, en 3 jours. Ensuite, j’allais rejoindre les collègues pour grimper un sommet au-dessus de 3000 m pendant l’automne. L’itinéraire est vraiment varié en termes de paysage et d’ambiance, avec dans un premier temps le Jura, ensuite le lac Léman, puis le Valais en Suisse entre les montagnes.

Jour 1

Je pars vers 8 h mercredi matin, il fait assez froid et le temps est brumeux, j’espère ne rien avoir oublié ! Je sors de la brume et observe une jolie mer de nuages au niveau du Val-d’Ajol. La journée a commencé assez fort avec pas mal de dénivelé positif jusqu’aux Mille Étangs au sud des Vosges.

Je décide de m’arrêter au premier camping que j’avais repéré à Clerval vers 15 h 30, c’est tôt mais le plan B m’aurait fait arriver à la tombée du soleil, et il fallait encore que je rôde comme il faut la partie camping. Le camping est peu rempli à cette période de l’année, je prends un petit emplacement avec vue sur le château, sympa !

Jour 2

Ce jour est sûrement le plus chaud des trois, la traversée du Jura, le dénivelé s’annonce présent ! J’espère arriver au nord de Lausanne en fin de journée pour pouvoir bivouaquer. Départ tôt le matin, c’est la première fois que je repack mes affaires sur le vélo donc ça me prend un peu plus de temps que prévu, je décolle vers 8 h 30.

J’enchaîne les montagnes russes en montée et en descente avec mon vélo de 30 kg, je passe par Landresse, un petit village où habite l'oncle Sam. À midi, je rejoins la piste cyclable construite sur une ancienne voie ferrée, Le Chemin du Train, petite pause repas avant d’entamer le faux plat descendant jusqu’à Pontarlier.

Je traverse Pontarlier à vélo et arrive sur les dernières montées de la journée pour rejoindre la frontière suisse. Sur quelques kilomètres la route est très empruntée donc ce n’est pas le plus marrant, mais rapidement, après le château de Joux, j’arrive sur une petite route secondaire qui est appréciable et qui m’amène jusqu’à un petit poste de frontière que je n’avais jamais emprunté jusqu’à maintenant.

Je suis en Suisse ! Une dernière montée m’attend. Cette petite route est magnifique et ne doit être empruntée que très rarement par les voitures. Enfin, la grande descente arrive, je vois au loin le lac de Neuchâtel, puis j’arrive dans le petit village de Baulmes, magnifique avec les couleurs d’automne.

Je m’arrête à Chavornay pour faire des courses à la COOP, j’avais tellement faim que je n’ai pas regardé à la dépense malgré le fait qu’on soit au pays du CHF… Je continue d’avancer jusqu’au coucher du soleil pour bivouaquer. J’arrive à temps dans la forêt communale d’Echallens, malheureusement le chemin pour y accéder est fermé parce qu’il y a visiblement un stand de tir longue distance à côté. Je fais donc un petit détour qui me fait arriver dans la forêt de nuit, pas l’ambiance la plus rassurante, mais je trouve un petit kiosque parfait pour manger et poser ma tente à côté.

Je mange rapidement mais pas sans avoir la main lourde, puis je me dépêche de rentrer dans ma tente, quelques coureurs passent à côté. J’essaierai de partir tôt demain pour ne pas trop me faire remarquer.

Jour 3

Ce troisième et dernier jour devrait me permettre d’arriver jusqu’au camping final dans les Alpes. C’est le jour avec le plus de distance mais le moins de dénivelé, donc ça devrait être plutôt ok. Je commence tôt, je range les affaires quand il fait encore nuit, je déjeune, comme d’habitude le classique chocolat chaud à base de Régilait et de Banania, et je décolle avec les premières lumières.

Le temps est nuageux, j’arrive à Lausanne, ça circule bien, je ne fais que descendre dans la ville, c’est la première fois que je fais du vélo ici et ça me permet de me rendre compte de la verticalité impressionnante de cette ville, heureusement que je suis dans ce sens ! J’arrive enfin au bord du lac Léman, au port, on distingue à peine la berge française en face, comme le temps est un peu brumeux.

Le tour du lac est vraiment joli, les vignerons travaillent dans ces vignobles très verticaux, il y a même des genres de mini-trains pour monter récolter tout ça plus facilement. À partir de Montreux je quitte la route principale pour aller sur la petite route piétonne qui longe le lac, je passe à côté du château de Chillon, très joli…

Enfin, je fais face à la vallée du Rhône dans laquelle je vais longer le fleuve sur la piste cyclable jusqu’à mon point d’arrivée. Le temps se dégage, ici il fait soleil, peut-être une sorte de microclimat avec les montagnes.

Enfin, j’arrive environ à mon point d’arrivée, je me fais arnaquer par le GPS et les campings, ce qui me fait faire quelques montées, descentes et allers-retours en trop, mais j’arrive finalement au camping final, proche de Sierre.